La technologie blockchain a trouvé sa première véritable utilisation avec le lancement du Bitcoin en 2009. Depuis cette date, des entrepreneurs de divers secteurs ont commencé à explorer le potentiel de cette technologie. La technologie blockchain est en train de faire son chemin dans des domaines aussi divers que la gestion des dossiers médicaux, la vérification de l’identité numérique, le suivi de la chaîne d’approvisionnement et les jeux vidéo. La capacité d’Ethereum et d’autres blockchains à stocker et à exécuter du code informatique a multiplié le nombre de cas d’utilisation de cette technologie innovante. Ce qui est passé est un prologue Alors que nous nous tournons vers l’avenir de la révolution blockchain, nous pouvons apprendre de l’histoire des technologies similaires qui ont bouleversé le monde. Lorsque les PC sont apparus sur le marché dans les années 1970, ils ont rencontré un succès immédiat auprès des amateurs et des passionnés. Mais il s’agissait d’un nombre relativement restreint de personnes. Les PC ont connu leur heure de gloire avec le développement de la première application phare », un tableur appelé VisiCalc. Ce logiciel était si utile et flexible qu’il a justifié l’achat de PC dans les entreprises, quelle que soit leur taille. C’est VisiCalc qui a propulsé les PC au sommet du marché. Lorsque les PC compatibles IBM sont apparus sur le marché, c’est Lotus 1-2-3 qui a justifié leur achat. Le PC représentait une bonne technologie à un prix raisonnable, mais il n’a décollé que lorsqu’il est devenu indispensable pour faire fonctionner le Lotus 1-2-3. Dans les années 1980, Microsoft Windows a offert de nombreuses innovations aux utilisateurs de PC, mais son avenir était incertain jusqu’à la sortie de Microsoft Office, une suite convaincante d’outils de productivité que vous ne pouviez pas utiliser sans Windows. Quelques années plus tard, le fondateur de Microsoft, Bill Gates, a identifié le navigateur Internet comme l’application phare de Windows 95. Il est raisonnable de penser que l’avenir de la blockchainsuivra la même trajectoire. La technologie est une fondation, un peu comme les premiers ordinateurs personnels, l’IBM PC ou Microsoft Windows. Pour que la blockchain soit à la hauteur de son potentiel sur tous les marchés où elle peut être utile, elle doit d’abord devenir la base d’une application ou d’un service qui a un large attrait sur tous les marchés – une application phare. Pourquoi la blockchain est-elle importante ? Parce qu’elle fait fonctionner une application ou fournit un service que les gens trouvent irrésistible – une application phare. Blockchains et applications phares La technologie blockchain est inextricablement liée au Bitcoin et aux autres crypto-monnaies. La plupart des personnes qui interagissent actuellement avec les réseaux blockchain le font uniquement parce que c’est ainsi qu’elles achètent et vendent des crypto-monnaies. Pour eux, les crypto-monnaies constituent l’application phare de la blockchain. Mais la plupart des gens n’ont pas encore acheté de crypto, et un avenir dans lequel vous pourrez effectuer tous vos achats quotidiens avec du Bitcoin ou une autre crypto-monnaie semble bien loin. La crypto-monnaie seule n’est pas suffisante pour permettre à la blockchain d’atteindre son véritable potentiel. Si la blockchain n’est bonne qu’à cela, voilà pourquoi elle ne parviendra pas à devenir une technologie courante. Mais ce n’est pas tout. Bien au contraire. Une application financière décentralisée convaincante pourrait propulser la blockchain au cœur de la société. Des centaines d’applications DeFi sont désormais disponibles, et d’autres apparaissent chaque jour. Les jetons non fongibles ont permis à de nombreux nouveaux utilisateurs de découvrir le monde de la blockchain grâce à des jeux, des œuvres d’art, des objets de collection et des investissements mis en œuvre avec la technologie NFT. Certains de ces domaines comptent des millions d’utilisateurs potentiels. L’un d’entre eux pourrait donc s’avérer être l’application phare de la blockchain. Le métavers pourrait s’avérer être le service incontournable qui mettra la blockchain à la portée du plus grand nombre. De nombreux métavers actuellement en cours de développement utilisent la technologie blockchain pour vérifier l’identité et représenter les biens personnels en tant que NFT. La technologie blockchain répond à des besoins réels dans tous ces domaines, et n’importe lequel d’entre eux pourrait exploser dans la conscience des consommateurs et rendre les blockchains omniprésentes. Il est difficile de prédire ce que cela pourrait être. Quelle est l’ampleur de l’avenir de la blockchain ? Il est potentiellement énorme. À quoi ressemble l’avenir Si le passé nous apprend quelque chose, c’est qu’une fois que les blockchains seront devenues un élément indispensable de la vie quotidienne, nous cesserons d’en parler. C’est ce qui arrive aux fondements techniques essentiels des applications phares. Lorsque Microsoft Office a été lancé, tout le monde parlait de Windows pendant un certain temps. Votre PC devait être compatible avec Windows. Vous deviez acheter une copie de Windows. Vous deviez vous assurer que votre version de Windows était mise à jour pour exécuter la dernière version d’Office. Une fois que Windows a été largement adopté, les gens n’ont plus eu besoin d’en parler autant. Les utilisateurs de Microsoft Office pouvaient considérer Windows comme une évidence. Windows est resté essentiel, mais l’attention des utilisateurs s’est portée sur les applications fonctionnant sous Windows, et non sur la base technique. C’est à cela que ressemble l’avenir de la blockchain. Pendant un certain temps, la blockchain sera au premier plan. Nous sommes à la recherche de développeurs capables de créer des applications blockchain. Nous recherchons des services capables d’intégrer des applications blockchain avec des données non-blockchain ou des services fonctionnant sur des blockchains incompatibles. Nous nous concentrons sur l’évolutivité et la sécurité. Au moment où les choses changeront considérablement, ce sera parce que la technologie blockchain est une base mature et stable pour les applications et les services que nous voulons. Nous nous concentrerons sur ces derniers, et nous cesserons de parler autant de la blockchain. Nous saurons que la technologie blockchain a atteint son but lorsque nous cesserons d’en parler. Essayez de modifier votre rechercheLe texte est de nature informative et ne constitue pas une recommandation d'investissement. Il ne reflète pas l'opinion personnelle de l'auteur ou du service. Tout investissement ou commerce est risqué, les rendements passés ne sont pas une garantie pour les rendements à venir – ne risquez que les actifs que vous êtes prêt à perdre.
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Ence moment même sur France 3 - Topic Il était une fois la révolution du 15-07-2010 21:08:36 sur les forums de jeuxvideo.com
L'histoire IntroductionGutenberg a-t-il inventé l'imprimerie ? On peut se poser la question dans la mesure où, dans plusieurs pays d'Europe, on revendique la paternité de cette invention. Il est vrai qu'à l'époque, au xve siècle, nombreux étaient ceux qui cherchaient un moyen de fabrication mécanique qui permettrait de multiplier rapidement et à moindre coût le nombre d'exemplaires d'un même ne fait pourtant aucun doute que c'est Gutenberg qui est à l'origine de l'invention indispensable à la naissance de l'imprimerie les caractères mobiles en plomb qui, indépendants les uns des autres, pouvaient être utilisés plusieurs fois et pour des pages des siècles, l'industrie de l'imprimerie, même si elle connaît des perfectionnements, ne sera pas très différente de ce qu'elle était au départ. C'est à partir du xxe siècle qu'une véritable révolution va s'opérer, bouleversant les techniques habituelles. Les premiers livresLes premiers livres étaient rares et donc précieux, car ils étaient copiés un par un, à la main d'où leur nom de manuscrit, ce qui prenait du temps et coûtait fort cher. C'est pourquoi seuls les plus riches avaient les moyens d'en à partir du xiiie siècle, la demande en livres est de plus en plus importante. Ils sont très recherchés par les étudiants dont le nombre augmente dans toute l'Europe et par les populations des villes en plein essor économique, issues de la bourgeoisie marchande. Des ateliers de copie se créent mais ce système est lent et les livres restent encore trop chers pour la plupart des xve siècle un plus grand nombre encore de personnes sait lire, surtout dans les villes, le besoin de rendre la production des livres plus rapide et meilleur marché se fait sentir. C'est pourquoi des recherches pour découvrir un procédé d' écriture mécanique », comme on dit alors, sont menées parallèlement dans plusieurs but essentiel de cette invention est bien clair pour les premiers utilisateurs de l'imprimerie puisqu'ils disent qu'ils multiplient » les livres pour signifier qu'ils les impriment. Il s'agit bien pour eux de fournir des livres moins chers pour des lecteurs de plus en plus nombreux. Les premières reproductions mécaniques de l'écritureDes moyens mécaniques d'écriture existaient déjà mais seulement pour quelques signes, voire un ou deux mots. C'est le cas notamment des marques que les potiers ou les fabricants de briques, apposent sur leur Extrême-OrientEn Chine, on utilise depuis longtemps des plaques de bois taillées pour imprimer le même dessin de façon répétitive. Il est établi également que les Coréens, au xive siècle, inventent l'art d'écrire en assemblant des caractères mobiles en bronze, mais il ne semble pas que les Européens l'aient su. On peut donc considérer qu'ils réinventent » l'imprimerie au xve xylographieDès le xive siècle, on utilise des formes gravées dans le bois pour reporter mécaniquement un dessin sur les étoffes. De là a pu provenir l'idée de la xylographie, qui consiste à graver des formes en bois destinées à être transférées directement sur le papier. Cette technique permet, dès le début du xve siècle, d'imprimer des images pieuses. On a ensuite l'idée de graver dans le bois un petit texte, de la même façon qu'on grave un dessin quelques mots pour illustrer l'image, par ne peut cependant pas établir un lien véritable entre la xylographie et l'imprimerie dans la mesure où il ne s'agit pas de l'amélioration d'une même technique mais bien de l'invention d'une nouvelle de l'impression mécanique passe donc par l'invention d'un matériel réutilisable ; il faut trouver le moyen de fabriquer des lettres mobiles, afin qu'elles puissent resservir. Et si on utilise des lettres mobiles, il faut également trouver le moyen de les aligner avec sera la découverte de Gutenberg. La jeunesse de GutenbergLa vie de Gutenberg est assez mal connue car peu de témoignages écrits nous sont son vrai nom Johann Gensfleich zur Laden zum Gutenberg, il naît vers 1397 près de Mayence, une grande ville allemande commerçante et artisanale des bords du vient d'une famille de patriciens, c'est-à-dire riche son nom montre bien qu'elle a possédé plusieurs propriétés. Le père de Gutenberg est maître des comptes, un poste important dans le conseil municipal de la ville. Gutenberg a un frère et deux sœurs, tous plus âgés que lui. Comme les garçons issus du même milieu, on suppose que Gutenberg a fait des études générales, notamment en littérature et en théologie, et non pas les années 1428-1430, les troubles politiques que connaît la ville obligent de nombreux patriciens, dont Gutenberg et son frère, à s'exiler. Alors que celui-ci rentre dès qu'il le peut, Gutenberg reste absent de sa ville natale pendant près de vingt est très probable que Gutenberg passe toutes ces années d'exil à Strasbourg. Pour gagner sa vie, car il ne reçoit pas les rentes qui lui reviennent, il s'initie certainement au métier d'orfèvre et acquiert ainsi des connaissances techniques, ce que ne lui permettait pas sa position familiale dans son pays natal. En 1436, il crée une première société, avec trois associés, qui avait pour objectif de polir des pierres précieuses ou semi-précieuses et de fabriquer des miroirs pour les pèlerinages religieux. Cette collaboration dure jusqu'en vrais portraits et vies des hommes illustres d'A. Thevet, 1584, © Bibliothèque nationale Gutenberg inventeurGutenberg s'occupe en même temps de trouver un procédé mécanique de reproduction des livres. Il semble qu'il dispose alors d'une presse et de caractères en bois, qui ne produisent pas d'assez bons résultats. Gutenberg dépense alors beaucoup d'argent à chercher un métal adéquat pour faire des recherches se font dans le plus grand secret dans la mesure où les résultats sont très convoités. Il est cependant incontestable que c'est bien Gutenberg qui a découvert la typographie, c'est-à-dire l'art d'écrire avec des caractères mobiles. Cela constitue en effet l'innovation technique la plus importante parmi celles qui ont permis la naissance de l' bout de quelques années, pour des raisons mal éclaircies, Gutenberg regagne Mayence. Il s'associe à un banquier du nom de Fust, qui apporte à leur association l'argent nécessaire à la confection d'outils et de caractères en métal, à l'achat de parchemin, de papier et d'encre. Tout cela doit permettre d'apporter les dernières améliorations à la découverte et d'imprimer les premiers livrets pour les 1455, Gutenberg, toujours associé à Fust et à l'un de ses ouvriers, Schœffer, publie à Mayence une Bible, qui est, d'après les historiens, le premier livre imprimé, connu sous le nom de Bible à 42 lignes. Mais dans le même temps, Fust, qui accuse Gutenberg de ne pas respecter les engagements du contrat, entame un procès contre Bible à 42 lignes, © Bibliothèque nationaleDeux ans plus tard, séparé de Gutenberg mais toujours associé à Schœffer, Fust publie le premier livre dont la date d'impression est connue avec certitude le Psautier de Mayence. Dès ce moment, leur atelier fabrique des livres en fin de la vie de Gutenberg est mal connue. En 1465, il est anobli par l'archevêque de Mayence et meurt en 1468, sans descendance. Si Gutenberg n'a pas inventé l'imprimerie », comme on le dit parfois, il a inventé les caractères mobiles, sans quoi l'imprimerie n'aurait pas existé. La ville de Mayence lui a consacré un musée. Les caractères d'imprimerieLa fonte des caractèresPour fabriquer des caractères, il faut tailler ou graver en relief un poinçon selon la forme de chaque lettre, dans un métal très résistant. Pour éviter de tailler les caractères un par un, il convient de les fabriquer en série grâce à ces poinçons d'origine, auxquels ils seront donc cela, il faut poinçonner une masse de cuivre appelée matrice, métal plus tendre que celui du poinçon, où la forme s'inscrit en creux et qui sera placée dans un moule. Dans ce moule, enfin, on coule le métal autant de fois qu'on souhaite obtenir d'exemplaires du même caractère. Quand le moule est usé, on en fabrique un création des caractères est un travail à la fois technique et artistique c'est celui des orfèvres qui fabriquent des bijoux et de la monnaie. En effet, leur expérience leur permet de trouver la meilleure technique de taille pour les poinçons et l'alliage de métaux le plus approprié à la fonte des caractères. C'est d'ailleurs dans ce corps de métier que se forment les premiers artisans du livre fonte des caractèresL'assemblage de la galéeDisposer de caractères mobiles ne suffit pas. Encore faut-il les assembler avec assez de rigueur et de solidité pour qu'ils ne bougent pas pendant l'impression, qu'ils restent alignés avec régularité et produisent donc une page imprimée bien nette. C'est pourquoi les caractères doivent avoir rigoureusement la même épaisseur et la même écrire un texte, il faut aligner dans un composteur les caractères qui forment les mots, en intercalant des blancs entre les mots. Tous ces caractères sont ensuite serrés les uns contre les autres pour constituer une ligne puis les lignes sont serrées pour faire un plateau appelé galée. Enfin, le tout est serré solidement sur le marbre, la partie plate et immobile de la de la galée L'encre et le papierL'imprimerie a pour but de produire de nombreux exemplaires très rapidement. Pour cela, il faut trouver un support plus facile à fabriquer en grandes quantités que le parchemin. Le papier répond à cette exigence et permet en outre une bien meilleure impression parce qu'il boit un peu l'encre. L'abondance du papier a été la condition déterminante du développement de l' papier a été inventé en Chine puis apporté en Occident par les marchands et les voyageurs arabes. Dès le xiie siècle, il existe des moulins à papier en Espagne et cette activité gagne progressivement l'Italie et le sud de la papier devient un support courant parce qu'à l'époque de Gutenberg la culture du chanvre et du lin, qui en est la base, est très répandue. De plus, alors que les copistes utilisaient une encre à base d'eau qui, trop liquide, coulait sur les caractères en métal, on met au point une recette d'encre grasse qui ne s'étale pas pendant l' la presse est l'outil qui a donné son nom à l'impression et à l'imprimerie. Son principe est le suivant il faut poser la forme ou galée bien à plat sur le marbre puis l'enduire d'encre avec la balle. L'ouvrier place la feuille sur les caractères. Un mouvement donné à la presse fait descendre la platine contre la feuille et la serre contre la forme. L'encre donne l'empreinte des caractères sur la feuille, dont un côté se trouve donc imprimé. Il ne reste qu'à répéter l'opération pour imprimer l'autre côté. Les pages une fois imprimées recto verso, les feuilles sont livrées au relieur pour être pliées, cousues ensemble et finalement reliées. La diffusion de l'imprimerieUne fois toutes les techniques mises au point, il reste à améliorer leur rendement, en particulier la vitesse de la presse, ce qui est l'objet d'incessants efforts. Mais il faut remarquer que tous les procédés techniques sont mis au point en dix ans, entre 1440 et 1450. Dans les vingt années qui suivent, l'Europe se couvre de presses à du procédé est sans doute la raison essentielle de sa rapide diffusion en Europe, mais les guerres y ont contribué. En effet, en 1462, la prise et le pillage de Mayence conduisent les ouvriers typographes de la ville à se disperser pour aller exercer leur métier ailleurs des ateliers sont fondés à Bologne en 1466, à Bâle en 1467, à Augsbourg puis à Nuremberg, à Rome puis à Venise en 1470. C'est cette destination qu'avait choisie le premier typographe français. Il s'agit de Nicolas Jenson, graveur de monnaie du roi Charles xi admire des ouvrages qui viennent d'être France adopte rapidement l'imprimerie. Un professeur de l'Université de Paris, Guillaume Fichet, décide de faire venir trois ouvriers typographes des pays germaniques et leur installe un atelier dans la Sorbonne. Ils choisissent de fondre des caractères d'un type rond, élégant et très lisible. C'est dans un des tout premiers livres en latin de cet atelier que Fichet fait l'éloge de Gutenberg car il a gravé des caractères à l'aide desquels tout ce qui se dit et se pense peut être écrit, transmis et conservé à la mémoire de la postérité. »Les imprimeurs sont d'abord mal accueillis par les libraires qui vendent des manuscrits et qui craignent la ruine de leur commerce. Mais les imprimeurs obtiennent la protection du roi de l'époque, Louis xi, qui, une fois passées les grandes difficultés politiques et militaires du début de son règne, s'intéresse à l'invention. Presque en même temps qu'à Paris, l'imprimerie se développe à Lyon où est publié le premier livre en du premier livre français imprimé et illustré Mirouer de la rédemption de l'humain lignaisge, a été reproduite au moyen de la xylographie. Publié par M. Husz en 1478 © Bibliothèque de Lyon Les incunablesLes tout premiers livres, qui sont publiés avant 1500 et qu'on appelle incunables, ressemblent beaucoup aux manuscrits. De loin, il est impossible de distinguer la Bible à 42 lignes imprimée et une Bible manuscrite copiée avec soin, à la même époque, dans le caractère appelé gothique ».Dans les deux cas, le texte est écrit en noir, sur deux colonnes, les enluminures sont soit peintes à la main, soit imprimées par xylographie puis coloriées à la main. Mais bientôt, les livres imprimés vont présenter de réels changements par rapport aux manuscrits médiévaux. Des innovations apparaissent ; certaines sont toujours en usage aujourd' filigranesLes papetiers vont signaler la provenance du papier au moyen d'un filigrane. Sur la forme dans laquelle s'égoutte la pâte à papier, ils posent un fil de laiton, tordu de façon à faire un dessin il en résulte, dans la feuille de papier une fois sèche, une trace visible par paginationUne pratique beaucoup plus importante pour l'histoire du livre est la numérotation des pages. À l'origine, elle est utilisée surtout pour guider les relieurs, afin qu'ils n'intervertissent pas malencontreusement les pages. Mais elle a pour effet de donner aux lecteurs la possibilité de se reporter plus aisément au texte. On peut parler d'un livre sans avoir à recopier mot pour mot un extrait car on indique avec précision où il est situé dans l'ouvrage. Page de titre et marque d'éditeurEnfin et surtout, les imprimeurs ont inventé la page de titre. Cette page qui nous paraît si habituelle n'existait pas dans les manuscrits où le titre de l'ouvrage, s'il était noté, constituait la première ligne du texte proprement dit. Les imprimeurs vont l'inventer pour faire connaître le titre et donc le contenu du livre mais aussi pour donner des renseignements d'ordre commercial tels que le nom de l'éditeur, la ville, la date d'impression. L'industrie du livreTrès vite les ateliers d'imprimerie, autrefois itinérants, se fixent dans des ateliers afin de pouvoir posséder plus de matériel, pour un travail plus varié et plus soigné. C'est une industrie qui, dès le début, a besoin de capitaux relativement importants. La quantité nécessaire de mobilier casses, presses, etc. et surtout de caractères représente une somme d'argent non négligeable. Le prix du papier s'y ajoute beaucoup plus élevé qu'aujourd'hui, il représente environ les deux tiers du prix du livre. L'imprimeur doit faire l'avance de toutes les sommes nécessaires avant de pouvoir vendre lentement les livres qu'il beaucoup de marchandises de l'époque, les livres se vendent dans la boutique où est installée l'imprimerie. Ils sont également proposés sur les foires, grands rassemblements commerciaux qui se tiennent notamment à Francfort ou à est la première industrie qui a mis au point des réseaux de distribution. Les imprimeurs ont pris l'habitude d'échanger une partie de leur production avec des correspondants. Cette organisation commerciale, qui suppose des voyages incessants, une comptabilité et une correspondance méticuleuses, permet d'écouler plus vite le stock et de varier les titres que chaque boutique propose à ses clients, tout en récupérant l'argent d'imprimeur en lettre, Larmessin, xviie siècle © Bibliothèque nationale sur les publications destinées à la jeunesse De grandes redécouvertesIndéniablement, l'imprimerie augmente le nombre de livres et surtout le nombre de titres disponibles. De ce fait, elle contribue de façon décisive à répandre toutes sortes de xve siècle, l'imprimerie permet de diffuser des textes anciens ou plus récents dans les domaines de la religion, de la littérature, de l'histoire et de la chute de Constantinople, conquise par les Turcs en 1453, est contemporaine des débuts de l'imprimerie. Elle conduit beaucoup de savants grecs à se réfugier à Venise et en Italie avec leurs manuscrits, notamment ceux des œuvres de cour du Pape, les grandes cours d'Italie, les universités de toute l'Europe attirent ces érudits. L'atelier de l'imprimeur Alde Manuce, à Venise, devient un centre d'études grecques. Imprimeurs et érudits s'y retrouvent pour réaliser les éditions les plus correctes possible des œuvres antiques dont on ne connaissait souvent, jusque-là, que la traduction en trente ans, ils ressuscitent dans leur langue d'origine, à l'usage de toute l'Europe cultivée qui est impatiente de les lire, les œuvres fondamentales de la littérature antique. Un siècle plus tard, c'est un grand imprimeur, Henri Estienne, qui compose le premier dictionnaire de langue antique, l'hébreu est étudié pour des raisons religieuses. On souhaite par là accéder au texte original de la première partie de la Bible, l'Ancien Testament. Selon le même principe, la redécouverte des mathématiques antiques, dans les livres grecs, a pour effet de relancer l'intérêt pour les techniques. La qualité du livreL'exactitude du texteL'imprimerie améliore également l'exactitude des textes. Copier à la main étant un travail long et fastidieux, il arrivait que les copistes fassent des fautes, inconvénient difficile à éviter comme à corriger. Les lecteurs de manuscrits avaient donc souvent à se plaindre des fautes présentes dans les textes, qui rendaient la lecture peu l'un des grands avantages de la typographie est qu'elle permet de reproduire des exemplaires absolument identiques. L'exigence de correction va contribuer à rétablir la pureté des textes antiques en les débarrassant des fautes que les copistes y avaient accumulées. Sans doute en raison de l'enthousiasme que procure une telle maîtrise, les premières éditions imprimées sont souvent remarquablement précision de la langueLe goût pour la précision que l'imprimerie fait naître conduit à une harmonisation de l'orthographe et de la grammaire des langues. Les meilleures façons d'écrire ou d'orthographier se répandent et se fixent. En outre, la traduction des livres antiques dans les langues modernes contribue à multiplier et à préciser le qualité des illustrationsLa gravure sur cuivre gravure sur métal en creux, aussi appelée gravure en taille-douce, remplace la xylographie. Elle est d'abord utilisée pour illustrer les textes. Pour cela, notamment dans les pays flamands et germaniques, les éditeurs font appel à de grands peintres, comme Rembrandt. Grâce à la précision avec laquelle elle reproduit le tracé, la gravure rend possible également la publication d'atlas, de cartes du monde ou du ciel. D'ailleurs, partout où les Européens se rendent, ils l'installent, si bien qu'à la fin du xvie siècle la gravure sur cuivre existe en Inde, au Japon, en Arabie, en Amérique du Sud. Les livres et le pouvoirL'imprimerie permet de servir et d'entretenir le goût des gens du xve siècle pour la connaissance. Elle donne toute leur ampleur à deux grands courants de pensée qui vont se développer au xvie siècle l'Humanisme et la correspond à la volonté de développer en l'homme toutes ses capacités, principalement en faisant progresser ses connaissances. Les Humanistes publient tout d'abord des éditions des œuvres antiques ou du Moyen Âge, puis des œuvres et des commentaires contemporains. En un siècle, ils renouvellent le domaine des connaissances à l'imprimerie, l'homme dispose maintenant de livres qu'il peut lire seul, et non plus seulement dans un cours collectif ou pendant un service religieux. Auparavant, la lecture était faite à voix haute et commentée, voire censurée, par le professeur ou le prêtre. Il prend donc l'habitude de se forger une opinion RéformeL'imprimerie sert également le vaste mouvement de contestation religieuse qu'on appelle la Réforme parce qu'il est animé de la volonté de réformer l'Église. Ce courant se répand au xvie siècle et conduit à l'établissement du premier acte public de la Réforme est l'affichage, à Wittenberg, en Allemagne, des thèses de Luther. Celui-ci dénonce la vente des indulgences, ces sortes de pardons que l'Église accorde contre de l'argent. Bientôt excommunié et banni, Luther commence alors à traduire la Bible en allemand et organise le culte protestant. Il critique la hiérarchie du clergé et affirme que la seule autorité en matière de religion est la Bible. En effet, il considère que la foi authentique passe par la pratique de la religion dans une langue que l'on invitant les fidèles à lire la Bible, Luther encourage l'étude personnelle et la confiance de chacun en ses propres capacités intellectuelles. L'imprimerie et la contestationGrâce à l'imprimerie, un nouveau mode de communication des connaissances apparaît le journalisme. C'est Théophraste Renaudot qui imagine de publier périodiquement un recueil des nouvelles de la cour. Il les destine aux gens qui, n'étant pas à la cour, ne peuvent les apprendre que par ouï-dire. Il invente ainsi en 1631 la Gazette de France. De très nombreux titres vont être créés par la Gazette de FranceEn dépit du développement progressif du journalisme, les mouvements intellectuels, aux xviie et xviiie siècleq, passent encore surtout par le livre. La célèbre Encyclopédie de Diderot et de d'Alembert en donne sans doute la meilleure preuve. Ces deux grands savants et hommes de lettres décident de rassembler tout le savoir de leur époque dans un énorme comme ils défendent en même temps le droit de chaque homme à la connaissance et la liberté de pensée, leur entreprise est plusieurs fois entravée et même suspendue par le pouvoir politique. Elle est finalement menée à bien en vingt ans, puis réimprimée et imitée dans toute l'Europe. Elle symbolise, aujourd'hui encore, la résistance que le savoir peut opposer à l'obscurantisme religieux ou politique. L'imprimerie moderneTrès longtemps, les livres ont été composés manuellement, lettre par lettre. Mais ce travail, par lui-même fastidieux, ne permettait pas de composer de longs journaux dans les délais impartis une nuit. C'est de leur fabrication que sont venues plusieurs innovations première concerne l'impression c'est l'invention de la rotative en 1867. Au lieu d'employer une presse plate, qu'il faut manœuvrer pour l'impression de chaque feuille, on a l'idée de mouler l'original sur une sorte de carton souple, qui pouvait s'enrouler sur un cylindre. Contrairement au mouvement alternatif de la presse plate, ce cylindre tourne sans s'arrêter. En l'alimentant avec du papier en bobines et non plus en feuilles, l'impression se fait en continu. Dès que fut supprimé le timbre, que pendant longtemps les éditeurs de journaux devaient légalement apposer sur chaque exemplaire, la rotative fut adoptée en France comme elle l'avait été en Angleterre un peu plus la fin du xixe siècle, de nouvelles machines accélèrent la composition la linotype, qui fond chaque ligne d'un seul bloc, puis la monotype, qui fond et assemble les caractères mobiles un par un. Dans les deux cas, le long travail de rangement des caractères après usage est supprimé puisque la machine fond le métal qui sera coulé une nouvelle il n'est plus besoin d'aligner des lignes de plomb pour former les pages. Les dernières améliorations viennent de l'ordinateur, qui réalise automatiquement la mise en page, c'est-à-dire la répartition des blancs et la disposition du texte sur la page. ChronologieLes dates clés de l'imprimerie xiie siècle – Début de la fabrication du papier en Espagne et en Italie Milieu du xiie siècle – Fabrication du papier en France Vers 1397 – Naissance de Gutenberg 1453 – Prise de Constantinople par les Turcs 1455 – Bible à 42 lignes premier ouvrage typographique 1457 – Psautier de Mayence, premier ouvrage typographique daté 1500 – L'imprimerie est installée dans plus de 200 villes en Europe 1501 – Alde Manuce crée le caractère italique 1537 – François ier instaure le dépôt légal 1631 – Premier numéro de la Gazette de Théophraste Renaudot 1751-1772 – Publication de l'Encyclopédie Milieu du xixe siècle – Utilisation du papier à base de pâte de bois 1867 – Marinoni met au point une presse rotative rapide 1885 – Invention de la linotype par Mergenthaler. 1887 – Invention de la monotype par Lewistone. , Gutenberg, ill. Goulven Gallais, rue des enfants Découvrir ManuscritsLes premiers manuscrits ont été rédigés par les Égyptiens, sur du papyrus. Au Moyen Âge, on utilise du vélin, ou parchemin, fabriqué avec de la peau de veau ou de mouton. Les cassesLes casses sont les casiers qui servent à ranger les caractères mobiles. Ces caractères sont disposés selon leur fréquence, les lettres les plus utilisées au milieu, les plus rares sur les bords. Pour éviter les confusions, chaque style ou type de caractères est rangé dans une casse spécifique. Fabrication du papier dans un moulinDe vieux chiffons déchiquetés servent de matière première. Dans des cuves, des maillets de bois actionnés par des moulins les frappent jusqu'à les transformer en pâte. Ensuite, la pâte est égouttée dans des tamis puis les feuilles obtenues sont mises à sécher. C'est de là que vient l'appellation pur chiffon » pour les papiers de qualité qui, aujourd'hui encore, sont fabriqués de cette façon. Une réussite l'imprimerie de PlantinChristophe Plantin par Pierre Paul RubensL'imprimerie fondée à Anvers par Christophe Plantin au xvie siècle doit son succès à la célèbre université de Louvain toute proche et à la vocation commerciale de la ville, bien desservie par les routes et par son fleuve, l'Escaut. Cette imprimerie a vite compté 100 ouvriers, un nombre considérable pour le xvie siècle. Imprimeur-typographe itinérantL'imprimerie est au début un artisanat très proche de celui des orfèvres. Il existe même des typographes itinérants qui vont de ville en ville en transportant un peu de matériel pour faire des livres à la demande de riches particuliers ou de couvents. Deux grands caractèresCaractère avec empattement à trait horizontal créé par G. Bodoni 1740-1813Caractère bâton » sans empattement, crée par M. Miedinger en 1957 Le jeu
BetclicElite: La révolution, ce sera pour 2024 ! La saison 2024-2025 de Betclic Elite marquera une petite révolution au sein du championnat de France. L'élite Texte Notes Texte intégral 1 Bernard Bodinier et Éric Teyssier, L’événement le plus important de la Révolution. La vente des bi ... 2 Joseph Goy, Transmission successorale et paysannerie pendant la Révolution française un grand ... 3 Gérard Béaur, Foncier et crédit dans les sociétés préindustrielles des liens solides ou des ch ... 1Quoi de plus naturel que de parler de propriété lorsqu’on entend revenir sur les dynamiques économiques de la Révolution ? La Révolution n’entendait-elle pas exalter, unifier et garantir le droit de propriété ? Quoique renvoyé à l’article 17 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, ce droit n’avait-il pas été érigé en droit inviolable et sacré ? Le Code civil ne paracheva-t-il pas l’application de ce principe universel ? La Révolution n’est-elle pas censée avoir promu un droit de propriété absolu, destiné à se substituer aux superpositions de droit qui caractérisaient le système de la propriété sous l’Ancien Régime ? Et ce n’est pas tout. En matière de propriété, l’œuvre de la Révolution ne se limita pas à une telle remise à plat des droits des propriétaires. Les ventes de biens nationaux redistribuèrent en partie les propriétés foncières et les biens immobiliers avec l’impact que l’on connaît, grâce à la longue suite de travaux qui aboutit finalement à la synthèse, que nous qualifierions de définitive, de Bernard Bodinier et Éric Teyssier1. La portée de cette opération fut telle que la mise en vente de ces propriétés figure ainsi comme l’événement le plus important de la Révolution ». La Révolution s’attaqua aussi aux questions de dévolution de propriété, via l’héritage, avec des réformes successives dont le point d’aboutissement fut le fameux Code civil qui fixa pour longtemps – et au-delà de la France – les principes qui guident en particulier le régime de la propriété et des successions2. Elle réussit également à mettre sur pied un système d’enregistrement hypothécaire qui obligeait les vendeurs à purger les créances qui pesaient sur leurs biens et à transmettre ainsi ces derniers en offrant toute garantie à l’acquéreur, contrairement à ce qui se pratiquait sous l’Ancien Régime3. Elle réforma le système du droit d’enregistrement, notamment en imposant les héritages en ligne directe, en redéfinissant les modalités de prise en compte des mutations de propriété, et en s’inspirant, il est vrai, des principes qui guidaient ces formalités sous la monarchie. Elle s’attela à la confection d’un cadastre parcellaire censé couvrir l’ensemble du territoire français. Elle régula le système de l’expropriation et inscrivit dans le marbre le principe de l’utilité publique… 2Pour rendre compte de cette œuvre protéiforme, il aurait fallu un colloque entier. Dès lors, les organisateurs ont sagement choisi de ne pas couvrir l’ensemble du champ des réformes et ruptures introduites par la Révolution et l’Empire. Ils ont ainsi pris pour cibles quatre angles d’approche, en sachant qu’il y en avait d’autres. 3Le cadastre de l’an XI, sur lequel porte la contribution de Julien Vincent, n’est certainement pas le plus connu, mais c’est à coup sûr l’un des plus décriés, et cela sans doute parce que, globalement, il échoua. À sa décharge, il fut loin d’être le seul. Quoi qu’il en soit, dans le cadre du grand chambardement foncier et fiscal décrété par les révolutionnaires, la construction de ce cadastre s’imposait. Non pas, comme le cadastre parcellaire, pour régler la question des conflits de bornage entre les propriétaires, ou pour conférer une légitimité quelconque sur la possession d’une parcelle, mais avec un objectif essentiellement fiscal. Le besoin était d’autant plus criant que l’impôt, tel qu’il avait été défini par la Constituante, était essentiellement fondé sur la propriété à travers la contribution foncière. Il s’agissait d’asseoir l’imposition équitablement sur les propriétaires pour la rendre plus acceptable. 4 Michel Vovelle, Propriété et exploitation dans quelques communes beauceronnes de la fin du xviii... 5 Florence Bourillon et Nadine Vivier dir., La mesure cadastrale. Estimer la valeur du foncier, Re ... 6 Il est vrai assorti de la liste des propriétaires avec leurs déclarations de parcelles. 7 Mireille Touzery, L’invention de l’impôt sur le revenu. La taille tarifée, 1715-1789, Paris, Comit ... 4Dès 1791, on avait tenté de dresser des matrices et certaines communes s’y attelèrent effectivement. Nous en avons encore la trace, et Michel Vovelle les avait étudiées autrefois en Beauce4. Cependant, écartons d’emblée l’idée que cette création avait quoi que ce soit d’original. Certains États avaient en effet dressé un tel cadastre depuis belle lurette, à savoir les États italiens Milan par exemple, et plus largement les pays placés sous la domination des Habsbourg ou, plus près de nous, le Piémont – donc la Savoie –, de même que l’Espagne le fameux cadastre d’Ensenada ou encore la Bavière5. Il s’agissait généralement de cadastres parcellaires. Or, ici, c’est d’un cadastre par masses de cultures6 dont il était question. Mais, une fois encore, ce choix ne relevait en aucune façon d’une démarche originale. Le cadastre de Bertier de Sauvigny étudié par Mireille Touzery7 avait un caractère expérimental à l’échelle de la généralité de Paris et il reposait sur le même principe. 8 Robert Schnerb, La péréquation fiscale de l’Assemblée constituante, 1790-1791, Clermont-Ferrand, I ... 5Faute d’un cadastre général qui aurait permis de taxer équitablement tous les propriétaires à l’échelle nationale, le cadastre de l’an XI se positionnait au niveau local. On avait renoncé, en effet, à ce cadastre général, impossible à construire à brève échéance. Compte tenu de l’urgence, on avait assis la taxe foncière sur un bricolage hardi effectué à partir des impositions d’Ancie Régime. Ce procédé, assez fruste au demeurant, avait abouti à des inégalités criantes entre les départements, comme l’a montré Robert Schnerb8, et laissait en outre de côté le problème de la ventilation de la contribution au niveau de la commune. 6La décision de privilégier la répartition par masses de cultures et de tenter une péréquation sur cette base assortie des déclarations des intéressés s’imposa pour deux raisons d’une part parce qu’elle était moins difficile à mettre en œuvre et moins coûteuse, d’autre part car elle était sans doute moins irritante pour les propriétaires, déjà d’emblée braqués contre l’intrusion des arpenteurs, soupçonnés à juste titre d’avoir des arrière-pensées fiscales. Telle qu’elle fut conçue, elle marqua donc une avancée dans l’élaboration d’un cadastre parcellaire, bien qu’elle achoppât sur les réticences, atermoiements et oppositions des contribuables. 9 Lionel Latty, La loi du 21 avril 1810 et le Conseil général des mines avant 1866. Les procès-ver ... 7Le questionnement auquel procède Thomas Le Roux sur le droit minier revient sur la loi de 1810, qui définit durablement les règles établies en plusieurs temps par la Révolution en ce qui concerne précisément le régime juridique et l’exploitation des mines. Au nom de l’efficacité, cette loi tranchait en faveur de concessions consenties par l’État à des sociétés jugées les mieux à même de mettre en valeur les mines. Elle accordait la propriété perpétuelle du tréfonds à ces cessionnaires, y compris le droit de le transmettre, avec la bénédiction de l’État et sous son contrôle9. Quatre observations peuvent être faites. 8Premièrement, cette loi reprenait – et systématisait, d’une certaine manière – les dispositions établies dans le cadre de la loi de 1744, qui se situait elle-même clairement dans le prolongement de maintes décisions prises antérieurement par la monarchie. L’Ancien Régime s’était, en effet, déjà emparé de cette question, passant outre les droits des propriétaires fonciers sur leurs biens, et pour la même raison une mise en exploitation plus efficace, avec des moyens techniques et financiers suffisants, qui ne se bornerait pas à une exploitation superficielle et extensive, telle qu’elle était pratiquée ordinairement par les propriétaires du fonds. 10 Marcel Rouff, Les mines de charbon en France au xviiie siècle, 1744-1791. Étude d’histoire économi ... 9Deuxièmement, cette loi promulguée sous l’Empire permettait de rompre en partie avec les dispositions prises par la Constituante10. Au terme de vingt années d’atermoiements et de quatre années de débats, le texte arbitrait, à tout prendre, à rebours de la loi de 1791 qui entendait ménager le droit de propriété des détenteurs du fonds et concilier ce droit avec la souveraineté de la nation. En accordant la libre disposition des mines à l’État, devenu propriétaire de fait, elle s’inscrivait largement en contradiction avec le droit de propriété absolu proclamé par la Déclaration des droits que les propriétaires du fonds étaient censés détenir sur la chose. 10La troisième remarque part du constat que non seulement l’État procédait au dédoublement de la propriété du sol et du sous-sol, mais s’arrogeait également le droit de concéder la mine pour une durée illimitée à des sociétés concessionnaires, qui en devenaient ainsi des quasi-propriétaires, au lieu de détenir, comme sous l’Ancien Régime, ce qui s’apparentait à un simple bail à long terme. À partir du moment où l’État octroyait un droit perpétuel et transmissible sur les mines tout en percevant une redevance et où il gardait un droit de regard sur leur gestion à travers le Conseil général des mines, on peut admettre que tout se passait comme s’il conservait la propriété éminente du sous-sol. 11La quatrième remarque découle de ce constat. En distinguant trois formes de propriété sur le même bien le sol, le sous-sol et la mine elle-même, on pourrait dire que la loi de 1810 représentait une entorse aux principes de 1789, résolument réfractaires à l’égard de toute superposition de droits. En fait, le régime ainsi instauré était le fruit d’un compromis laborieux destiné à permettre à l’État d’exercer ses droits régaliens et de promouvoir une meilleure exploitation. La concession était ainsi une forme d’emphytéose, ce qui ne contrevenait en rien aux principes érigés par les révolutionnaires. Ceux-ci n’avaient jamais remis en cause ce type de contrat, si l’on met entre parenthèses le fait que les Constituants avaient banni l’idée même de perpétuité. On comprend que la nouvelle loi se situait cependant dans la continuité de celle qui avait été votée un mois plus tôt sur le principe de l’expropriation, pour des raisons qui tenaient à l’utilité publique, et qui ménageait la possibilité de déchoir les sociétés des droits qui leur avaient été accordés. 12Hannah Callaway revient sur les comportements des propriétaires pris dans la tourmente d’événements singuliers et qui se retrouvèrent souvent en position de vendeurs involontaires, en raison des confiscations prononcées à la suite de leur émigration, voire sans avoir émigré. Les stratégies des familles parisiennes confrontées à de telles mesures sont ainsi scrutées à la loupe à partir de deux cas particuliers. Nous voudrions ici rappeler le contexte dans lequel s’inscrivent ces situations individuelles particulièrement compliquées. 11 G. Béaur, Révolution et transmission de la propriété le marché foncier ordinaire Lizy-sur-Our ... 12 Jean Sentou, La fortune immobilière des Toulousains et la Révolution française, Paris, Bibliothèqu ... 13Il faut d’emblée rappeler que le marché généré par les ventes de biens nationaux, a fortiori celles de seconde origine, ne constitue qu’une partie fort minoritaire de l’activité foncière et immobilière. Ce que nous avons appelé le marché ordinaire11 » continue en effet d’accaparer une bonne partie des mouvements de propriété, comme l’avait montré autrefois Jean Sentou pour Toulouse12. Ceci ne signifie nullement que ce marché extraordinaire n’ait pas eu d’importance, surtout en ville, ni que la remise en circulation forcée de biens qui circulaient plutôt lentement n’ait pas changé la donne. 13 G. Béaur, L’immobilier et la Révolution. Marché de la pierre et mutations urbaines 1770-1810, Pa ... 14En premier lieu, la localisation privilégiée des terrains des institutions religieuses et des hôtels aristocratiques en faisait des enjeux cruciaux sur le plan de l’urbanisme. Le cas de Saint-Étienne est exemplaire, tant la ville était corsetée et entravée jusque-là dans son développement par les biens considérables des communautés ecclésiastiques avant que leur mise en vente ne libère des espaces constructibles13. 14 Ibid. 15En second lieu, si l’orientation du marché immobilier n’est pas réellement connue pour Paris, elle l’est en revanche davantage pour Aix-en-Provence, voire pour La Rochelle14. Ce qui est certain, c’est que le départ des grandes familles, ici les parlementaires aixois, a tué le marché. Le prix des immeubles s’est effondré par cet afflux de biens sans doute négociés au plus mal, mal entretenus pendant ces années et privés des acheteurs potentiels capables d’offrir des sommes élevées pour les acquérir. Privées de ce capital, les grandes familles parisiennes ont dû faire face – aussi bien celles qui mettaient en location des habitations que celles qui possédaient des terres, surtout, puisque l’une de leurs principales sources de revenus avait disparu. Et cela, même si l’on peut se dire, cyniquement, que celles qui disposaient d’un hôtel particulier perdirent une source de dépenses ! C’est précisément les dispositifs mis en place, non seulement pour éviter la confiscation mais aussi pour reconvertir leurs capitaux lorsqu’ils parvenaient à vendre avant l’émigration, voire une fois émigrés, qui sont au cœur de cette communication. 15 Ibid. 16On sait que l’utilisation des prête-noms, les donations, les ventes fictives et les dettes fictives ont été monnaie courante pour préserver le patrimoine. Si nous ne savons cependant rien des prix pratiqués ni des acquéreurs, qui seraient sans doute les uns et les autres accessibles dans les actes civils publics, il est toutefois probable que la valeur des immeubles a plongé, et cela pour deux raisons. D’une part, on peut supposer que, à l’instar des familles juives contraintes de s’enfuir dans la France occupée, elles ont probablement négocié au plus juste l’aliénation de leurs propriétés, quand elles ont pu se désengager. D’autre part, beaucoup d’acheteurs potentiels n’étaient plus en capacité de négocier l’acquisition au même prix que précédemment. Le départ des représentants des grandes familles a tari les sources de revenus de la plupart des habitants, à commencer par tous ces fournisseurs étudiés par Natacha Coquery, qui vivaient plutôt bien dans leurs boutiques grâce au train de vie parfois exubérant de l’aristocratie. Ce n’est pas un hasard si Aix a perdu le quart de ses habitants, alors que la plupart de ces partants n’étaient pas des émigrés15. 16 G. Béaur, La noblesse et l’immobilier le cas d’Aix-en-Provence entre 1770 et 1810 », dans Clau ... 17Que pouvait faire de son argent cette population aisée lorsqu’elle échappait à la confiscation pure et simple et se résolvait à vendre ? Soit – cas rare – réinvestir dans d’autres propriétés, soit mobiliser le capital pour d’autres formes de placements ou pour s’en servir afin de faire face aux dépenses courantes. Ainsi se poursuivait un processus, largement amorcé à la fin de l’Ancien Régime, à la fois de désengagement subi pour maintenir un train de vie dispendieux générateur d’endettement et de lente mais inexorable reconversion des fortunes immobilières vers d’autres investissements16. 17 André Lespagnol, Messieurs de Saint-Malo. Une élite négociante au temps de Louis XIV, Rennes, PUR, ... 18 G. Béaur, Révolution et redistribution des richesses dans les campagnes mythe ou réalité ? », ... 18C’est du côté de la bourgeoisie marchande des ports bretons et de leurs stratégies d’acquisitions foncières et immobilières que nous entraîne Karine Audran. On sait que les familles négociantes, à Nantes rue de la Fosse, à Bordeaux, à Saint-Malo comme à La Rochelle17, faisaient construire ou achetaient de belles demeures ou des hôtels particuliers au cœur de leur ville, et qu’ainsi, par ricochet, transitaient sur le marché des habitations somptueuses qui leur étaient destinées. Pas à tous, loin de là, en effet. Certaines propriétés étaient encore hors de portée de beaucoup de marchands, même les plus aisés, car il n’y avait pas de commune mesure entre le niveau de fortune de la plupart d’entre eux et celui que pouvaient afficher les membres des grandes fortunes aristocratiques. Seuls les plus opulents des armateurs pouvaient s’en approcher alors qu’ils glissaient doucement vers l’anoblissement. Or, ces propriétés inaccessibles étaient précisément offertes désormais à la convoitise de cette bourgeoisie, à des conditions généralement avantageuses, de surcroît, surtout pour les biens de seconde origine ; les acquéreurs pouvaient dès lors profiter également du déséquilibre né de cet afflux de biens sur le marché. Ces propriétés étaient d’autant plus attrayantes que le paiement comptant comme le solde réglable à crédit devaient avoir lieu en assignats destinés à se déprécier18. 19 Gilles Postel-Vinay, La Terre et l’argent. L’agriculture et le crédit en France du xviiie au début ... 19En compensation, il est vrai, la crise du commerce maritime pénalisait terriblement le monde de la marchandise et devait inciter les acteurs à reconvertir leurs avoirs vers des placements plus rémunérateurs et moins risqués. Mais lesquels ? La fourniture aux armées pour ceux qui le pouvaient ? Les prêts d’État, même si le gouvernement impécunieux n’encourageait guère à aller dans ce sens ? Le crédit rentier, mais l’on sait que le crédit était grippé par l’inflation19 ? L’investissement dans le secteur productif, ou une réorientation de leurs circuits commerciaux ? Certes, un peu tout cela, mais, dans ce contexte troublé, l’investissement foncier et immobilier n’était-il pas le plus facile ou le mieux garanti ? 20Ce choix représentait-il quelque chose de nouveau ? Sans doute pas. Avoir un hôtel particulier bien en vue pour un armateur, exhiber une demeure confortable pour un simple marchand était à tout prendre une obligation pour asseoir sa réputation, donc son crédit, et affirmer sa position sociale. Posséder de la terre était également socialement et stratégiquement utile. Il y avait ainsi complémentarité entre les placements immobiliers – à dire vrai plutôt fonciers – et les investissements marchands. La Révolution changea-t-elle la donne ? Nullement. Les marchands rochelais aussi bien que les marchands et armateurs malouins, brestois ou lorientais achetaient des biens-fonds et des immeubles avant la Révolution, comme ils en achetaient pendant ; ils profitaient simplement des opportunités offertes par le marché des biens confisqués. 20 Jean-Marc Moriceau et G. Postel-Vinay, Ferme, entreprise, famille. Grande exploitation et changeme ... 21Cette pression accrue doit être examinée de plus près. D’une part, la décision de se porter sur le marché que nous qualifierions d’ extraordinaire » devait contribuer à siphonner le marché ordinaire, sur lequel les biens se négociaient au prix fort et généralement en monnaie sonnante et trébuchante. Ce constat reste valide, même si la circulation des biens-fonds restait intense avec des prix en berne, en raison de l’abondance de l’offre et de l’affaissement de la demande provoquée par la chute des revenus. D’autre part, il faut bien distinguer deux temps. Alors que les ventes de seconde origine figuraient comme des spéculations faciles pour les raisons qu’on a identifiées précédemment, celles de première origine étaient plus aléatoires ; nul ne pouvait prévoir que la monnaie papier allait s’effondrer, surtout à cette vitesse-là. Ce n’est qu’à partir de l’an III que tout devint clair. Or, investir de telles sommes à crédit avec des mensualités considérables pouvait constituer un pari. Il faut se remémorer les affres de Chartier se lançant dans l’achat de sa ferme du Plessis-Gassot, avec un gros crédit, alors qu’il ignorait qu’il ne paierait finalement presque rien20. Nous connaissons la fin de l’histoire, au contraire des acquéreurs de biens nationaux. 22Une question reste toutefois difficile à résoudre. L’achat des biens nationaux était-il un acte militant, un acte d’adhésion à la Révolution ? Il était aussi l’œuvre d’hommes d’affaires qui raisonnaient en fonction du profit à attendre, et que la crise du commerce atlantique avait, par ailleurs, peu de chances de transformer en thuriféraires de la Révolution. 23Terminons par quelques mises en garde, issues tant des constats effectués précédemment que du contenu des communications, et qui ont pour vertu de nous garder de quelques interprétations abusives. 241. Si le principe du droit de propriété absolu est bien issu de la Révolution, il s’en faut de beaucoup que cette propriété soit réellement, parfaitement » parfaite, plus même que sous l’Ancien Régime. Au lieu de payer des droits aux seigneurs, les propriétaires payaient des impôts à l’État ; au lieu d’être taxés par le même seigneur lors des mutations qu’ils réalisaient, ils l’étaient par l’administration de l’enregistrement ; au lieu de risquer le retrait féodal, ils risquaient maintenant l’expropriation. Ce prétendu droit absolu concédé aux propriétaires entrait en conflit avec le souci de l’efficacité et avec le pouvoir régalien. Les mines restaient des réalités économiques trop importantes pour être abandonnées aux initiatives des propriétaires du sol. Il fallait donc se résoudre à faire ce qui constitue, à tout prendre, une entorse au droit de propriété, donc s’approprier le sous-sol et le concéder en bail à longue durée aux entreprises minières. 252. Si les dispositions prises à l’égard des propriétés ecclésiastiques découlaient de la situation financière délicate dans laquelle se trouvait la monarchie, celles relatives aux biens de seconde origine résultèrent des mesures prises à l’égard de ceux qui étaient considérés comme des ennemis de la nation et qui, à ce titre, se trouvaient déchus de leurs propriétés. En retour, si la politique de confiscation des biens de première origine engendra à la fois la rupture avec Rome, la scission du clergé et l’hostilité durable d’une bonne partie des catholiques, la politique de confiscation des biens de deuxième origine provoqua quant à elle des manœuvres d’évitement et des arbitrages de la part des familles concernées. Les redistributions foncières et immobilières qui en résultèrent affectèrent donc profondément le jeu des acteurs, et ces remous furent accentués par l’ingérence d’un accident qui a peu à voir avec la Révolution au sens strict l’inflation galopante, accentuée par l’état de guerre. Si nous pouvons opérer des constats quant aux effets que certaines politiques ou certains événements ont pu avoir sur la situation des acteurs, il faut se débarrasser de la tentation de l’anachronisme et bien comprendre que si nous connaissons rétrospectivement ce qui s’est passé, il n’en était rien pour les contemporains. La chute de l’assignat n’était pas inscrite dans les astres et obligea les acteurs à faire des paris ou les incita à profiter d’une aubaine. 263. Si la Révolution modifia largement les conditions et les occasions d’accès à la propriété, il serait erroné de croire ce que les révolutionnaires ont tenté de nous faire admettre, à savoir qu’ils avaient fait table rase du passé et radicalement innové. On a vu que de nombreuses mesures trouvaient leur origine dans les décisions prises par l’Ancien Régime, que ce soit le droit minier ou le cadastre, tandis que des stratégies s’inscrivaient dans la continuité de celles en vigueur avant la Révolution. L’investissement foncier et immobilier constituait l’une d’elles et l’appétit de terres et d’immeubles urbains qu’il révélait traversa intact la Révolution, même chez ceux que l’on aurait tendance à considérer comme des capitalistes purs – les marchands, négociants et armateurs des ports, par exemple. 274. Si la Révolution est traditionnellement conçue comme un bloc, encore faudrait-il prendre en compte les scansions de cette histoire qui n’est nullement linéaire, et décider si nous considérons la période révolutionnaire au sens strict ou s’il convient d’englober également l’Empire qui, à certains égards, prolongea ou contraria l’œuvre de la Révolution. Le choix du cadre chronologique de référence a en effet des conséquences immédiates. La loi sur les mines de 1810, votée donc sous l’Empire, était ainsi en contradiction avec les règles formulées par la loi de 1791. Si elle en reprenait, certes, une partie des termes, elle se plaçait en contrepartie clairement dans le prolongement des décisions prises par la monarchie. De la même manière, l’initiative qui fut prise de confectionner un cadastre reprenait le projet esquissé en 1791, mais dans des termes proches de ceux adoptés par l’Ancien Régime finissant et avec les mêmes préoccupations. On pourrait multiplier ainsi les exemples. 28Ainsi faut-il bien s’entendre sur le concept de Révolution, car les positions adoptées par les gouvernements successifs s’inscrivirent dans une dynamique qui renvoie au thème de ce colloque. Les temporalités furent diverses et en étendant la période à l’Empire – comme il est clair que ce colloque entendait le faire –, on rencontre alors des aboutissements, des compromis, des allers et retours et des ruptures qui risquent à tout moment de compliquer la tâche de l’observateur. Notes 1 Bernard Bodinier et Éric Teyssier, L’événement le plus important de la Révolution. La vente des biens nationaux 1769-1867 en France et dans les territoires annexés, Paris, Société des études robespierristes, Éd. du CTHS, 2000. 2 Joseph Goy, Transmission successorale et paysannerie pendant la Révolution française un grand malentendu », Études rurales, n° 110‑112, 1988, p. 45‑56. 3 Gérard Béaur, Foncier et crédit dans les sociétés préindustrielles des liens solides ou des chaînes fragiles », Annales. Histoire, Sciences sociales, vol. 49, n° 6, 1994, p. 1411‑1433. 4 Michel Vovelle, Propriété et exploitation dans quelques communes beauceronnes de la fin du xviiie au début du xixe siècle », Mémoires de la Société Archéologique d’Eure-et-Loir, vol. XXII, n° 2, 1961, repris dans idem, Ville et campagne au xviiie siècle Chartres et la Beauce, Paris, Les éditions sociales, 1980, p. 215‑226. 5 Florence Bourillon et Nadine Vivier dir., La mesure cadastrale. Estimer la valeur du foncier, Rennes, PUR, 2012. 6 Il est vrai assorti de la liste des propriétaires avec leurs déclarations de parcelles. 7 Mireille Touzery, L’invention de l’impôt sur le revenu. La taille tarifée, 1715-1789, Paris, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, 1994, consultable en ligne, et Atlas de la généralité de Paris au xviiie siècle. Un paysage retrouvé, Paris, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, 1995. 8 Robert Schnerb, La péréquation fiscale de l’Assemblée constituante, 1790-1791, Clermont-Ferrand, Imprimerie générale de Bussac, 1930. 9 Lionel Latty, La loi du 21 avril 1810 et le Conseil général des mines avant 1866. Les procès-verbaux des séances », dans Documents pour l’histoire des techniques, dossier thématique Les sources de l’Histoire des Mines Nouveaux outils, Nouvelles approches », p. 17‑29. 10 Marcel Rouff, Les mines de charbon en France au xviiie siècle, 1744-1791. Étude d’histoire économique et sociale, Paris, Rieder et Cie, 1922. 11 G. Béaur, Révolution et transmission de la propriété le marché foncier ordinaire Lizy-sur-Ourcq et Bar-sur-Seine entre 1780 et 1810 », dans La Révolution française et le monde rural, Paris, Éd. du CTHS, 1989, p. 271‑286. 12 Jean Sentou, La fortune immobilière des Toulousains et la Révolution française, Paris, Bibliothèque nationale, Commission d’histoire économique et sociale de la Révolution française, Mémoires et Documents, t. 24, 1970. 13 G. Béaur, L’immobilier et la Révolution. Marché de la pierre et mutations urbaines 1770-1810, Paris, Armand Colin, coll. Cahiers des Annales », 1994. 14 Ibid. 15 Ibid. 16 G. Béaur, La noblesse et l’immobilier le cas d’Aix-en-Provence entre 1770 et 1810 », dans Claude-Isabelle Brelot dir., Noblesses et villes, Tours, université de Tours, Maison des Sciences de la ville, coll. Sciences de la ville », n° 10, 1995, p. 83‑94. 17 André Lespagnol, Messieurs de Saint-Malo. Une élite négociante au temps de Louis XIV, Rennes, PUR, 2011 ; Brice Martinetti, Les négociants de La Rochelle au xviiie siècle, Rennes, PUR, 2013 ; Philippe Gardey, Négociants et marchands de Bordeaux. De la guerre d’Amérique à la Restauration 1780-1830, Paris, Presses de l’université de Paris-Sorbonne, 2009 ; Olivier Pétré-Grenouilleau, L’argent de la traite. Milieu négrier, capitalisme et développement un modèle, Paris, Aubier, 1996. 18 G. Béaur, Révolution et redistribution des richesses dans les campagnes mythe ou réalité ? », Annales historiques de la Révolution française, n° 352, avril-juin 2008, p. 209‑239. 19 Gilles Postel-Vinay, La Terre et l’argent. L’agriculture et le crédit en France du xviiie au début du xxe siècle, Paris, Albin Michel, 1998. 20 Jean-Marc Moriceau et G. Postel-Vinay, Ferme, entreprise, famille. Grande exploitation et changements agricoles. Les Chartier xviie-xixe siècle, Paris, Éditions de l’EHESS, 1992. Auteur Directeur de recherche émérite au Centre national de la recherche scientifique CNRS et directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales EHESS, Gérard Béaur est membre du Centre de recherches historiques CRH – laboratoire qu’il a dirigé de 1997 à 2010 – et spécialiste d’histoire économique – il fut président de l’Association française d’histoire économique AFHE –, il est actuellement président de l’European Rural History Organisation EURHO. Ses travaux concernent en priorité le monde rural et la circulation de la terre et de l’argent dans les campagnes au cours du xviiie-xixe siècle, plus particulièrement autour de la Révolution. Il a publié Histoire agraire de la France au xviiie siècle, Paris, Sedes, 2000. Il a codirigé avec Phillip Schofield, Jean-Michel Chevet et María Teresa Pérez Picazo, Property Rights, Land Market and Economic Growth in the European Countryside 13th-20th Centuries, Turnhout, Brepols, 2013 et dirigé Alternative Agriculture in Europe, 16th-20th Centuries, Turnhout, Brepols, 2020. Il est l’auteur de Révolution et redistribution des richesses dans les campagnes mythe ou réalité ? », Annales historiques de la Révolution française, 2008, p. 209-239. Il a également codirigé avec Laure Quennouëlle-Corre Les crises de la dette publique, xviiie-xxie siècle, Paris, IGPDE/Comité pour l’histoire économique et financière de la France, 2019, consultable en ligne, Du même auteur La dette publique dans l’histoire, Institut de la gestion publique et du développement économique, 2006 Les crises de la dette publique, Institut de la gestion publique et du développement économique, 2019 Au comptant ou à crédit comment financer une acquisition foncière au xviiie siècle ? in Paris et ses campagnes sous l’Ancien Régime, Éditions de la Sorbonne, 1994 Tous les textes 12mars 2021. Machiavel a une méthode à la fois simple et complexe pour éviter les Révolutions. Simple, parce qu’elle peut s’obtenir de deux façons. Complexe, parce qu’encore faut-il être capable de mettre en oeuvre ces directives. Quoi qu’il en soit, voici le secret de Machiavel pour éviter aux dirigeants d’un pays uneNotedesutilisateurs Regarder l'extrait La révolution ce n'est ni un dîner mondain, ni un événement littéraire. La révolution est un acte de violence. Synopsis Mexique, 1913. Un pilleur de diligences, Juan Miranda, fait chanter un spécialiste en explosifs, John Mallory, pour qu'ils s'associent afin de dévaliser la banque centrale de Mesa Verde. Tous deux se trouvent plongés en plein cœur de la tourmente de la révolution mexicaine. Sergio Leone Director, Screenplay, Story Sergio Donati Screenplay, Story Luciano Vincenzoni Screenplay You need to be logged in to continue. Click here to login or here to sign up. Général s Mettre le curseur dans la barre de recherche p Ouvrir le menu du profil esc Fermer une fenêtre ouverte ? 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Ilétait donc logique que l’Assemblée nationale ait souhaité restituer cette dynamique de représentation politique en organisant en 2019 une exposition à partir de sa collection d’affiches révolutionnaires, restituée par le catalogue La Révolution s’affiche, publié avec le concours des membres du conseil scientifique de l Àl’occasion du 230ème anniversaire de la Révolution française, l’Assemblée nationale expose plus de 200 affiches révolutionnaires authentiques, provenant d’un fonds unique au monde et exposées pour la première fois. J’ai eu l’honneur cette semaine d’ouvrir l’exposition inédite « La Révolution s’affiche ». #DirectAN Venez parler avec Mirabeau, tonner avec Danton| ዦп бу | Ու слጂ ф |
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Ilétait une fois. Retrouvez tous nos lieux chargés d'histoire et de patrimoine sur Erquy, Pléneuf-Val-André, Plurien, Lamballe, Moncontour et Jugon-les-Lacs. Cap d'Erquy-Val André, dans ce lieu on peut y admirer : châteaux, églises et chapelles, mais aussi des ports, des anciennes carrières, des cités riche en histoire et bien plus
Lesprémisses de la Révolution française, le frémissement social. Henri Guillemin traite des influences et des causes de la révolution qui allait bouleverser l’ordre immuable de l’Europe politique. Deux causes à l’origine de cette prise de conscience sociale : la constitution d’une nouvelle classe, la hausse considérable des prix conjuguée avec une forte augmentationAprèsIl était une fois dans l'Ouest et Il était une fois la révolution, Sergio Leone conclut sa trilogie par cette opus consacré à New York. Pour revivre l'ambiance du film, quittez Manhattan en passant le pont de Brooklyn à pied. Un escalier vous permettra de descendre dans Front Street. Tournez alors à droite dans Washington Street : vous voilà devant l'affiche du film, avec le
Piaggiomp3 Hybrid, la révolution du scooter 125. En 2009 Deux-roues. Piaggio MP3 2017 : le 3 roues passe à l'Euro 4. En 2016 Deux-roues. Termignoni booste les Piaggio MP3 125 à 500cc. En 2016 Motorisation. Piaggio MP3 500 LT : ABS et ASR pour 2014. En 2014 Deux-roues.Unedomination qui était encore plus grande (94%) en 1999, date à laquelle la distinction a commencé à être enregistrée. Contenu externe Ce contenu externe ne w49ux.